En 2022 et selon la Fédération France Assureurs, les sinistres climatiques touchant la France ont atteint un coût colossal et sans précédent sur les vingt dernières années.
Les intempéries que la France a connues cette année ont été la cause de près d’un million de sinistres dont le coût avoisine les 3,9 milliards d’euros. Les dégâts d’habitation doivent coûter 1,07 milliard d’euros, ceux sur les biens automobiles 1,08 milliard, les biens professionnels 190 millions et ceux liés aux biens agricoles 80 millions.
La France a connu trois épisodes de fortes intempéries, 355000 sinistres pour 1,5 milliard d’euros de dommages entre le 20 et le 24 mai et dans la période entre le 2 et le 5 juin. 624000 sinistres au total pour 2,4 milliards d’euros entre le 18 juin et le 4 juillet. Ces intempéries se sont caractérisées par des chutes de grêle, des rafales de vent, des orages, de la foudre et des périodes de forte chaleur.
Un rappel ici : ceci est cohérent avec les prévisions des scientifiques et recensées dans le rapport du GIEC concernant le dérèglement climatique : il ne s’agit pas seulement de l’augmentation de la chaleur, mais aussi et surtout une intensification des évènements climatiques extrêmes dues aux modifications des écosystèmes.
Canicule et forte chaleur : le réchauffement climatique pointé du doigt
La canicule qui a touché la France ces derniers mois a fait beaucoup parler. Les météorologues et les climatologues rencontrent parfois des réactions hostiles lorsqu’ils l’associent au réchauffement climatique. L’argument le moins réfléchi de tous est de considérer que c’est l’été et que donc la chaleur est normale. #don’tlookup. En mi-juin, la température moyenne était de 40°C en France alors qu’elle devrait être normalement de 23°C à Paris, 25°C à 26°C Bordeaux et Toulouse et 27°C à 28°C dans les régions méditerranéennes. Nous sommes 12°C à 18°C au-dessus des températures de saison.
Depuis l’été 2019, la France a déclenché pas moins de 4 alertes canicule. Même si ces événements justifient pleinement cette vigilance maximale, leurs récurrences banalisent souvent la chaleur aux yeux du profane, qui finit par associer la chaleur torride à une certaine forme de normalité.
En hiver, la dernière semaine de l’année 2021, du 24 au 31 décembre, a été la plus chaudte jamais enregistrée depuis 1947, selon Météo-France. Anomalies cohérentes avec le changement climatique. Les températures ont été supérieures de 5°C à la normale pendant huit jours consécutifs, avec un indicateur national de chaleur de 10,7°C entre le 24 et le 31 décembre. Fin 2021 est donc au sommet du palmarès, devant 2002 (10,5°C) et 2015 (9,8°C)”. Certaines villes comme Nîmes ou Marseille ont battu des records avec respectivement 20,9°C et 20,7°C le 30 Décembre dernier.
Ailleurs dans le monde, le Brésil a subi de fortes pluies, déplaçant 63 000 personnes. En Malaisie, des milliers de personnes ont dû fuir face à l’aggravation des inondations causées par les fortes pluies, tandis que plus de 125 000 ont été déplacées de force depuis la mi-décembre et une cinquantaine de personnes ont perdu la vie. Le pays connaît chaque année des inondations graves, mais les autorités ont été surprises par les précipitations ininterrompues qui ont eu lieu en décembre dernier inondant les villes.
Allemagne : un coût de 80 milliards d’euros en trois ans
L’Allemagne a connu une série de phénomènes météorologiques violents ces dernières années, notamment des vagues de chaleur, des pluies torrentielles et des inondations, que les experts ont attribuées aux effets du réchauffement climatique. Le bilan financier de ces catastrophes peut désormais être dressé, l’Allemagne ayant atteint 80 milliards d’euros depuis 2018, selon une étude publiée lundi dernier par le ministère fédéral de l’Environnement.
Le rapport, publié par le Ministère du Climat et de l’Environnement, prend en compte les dommages aux infrastructures, généralement couverts par les assurances, mais prend également en compte les pénuries que les problèmes climatiques causent à l’économie et la perte de productivité qui en résulte.
L’étude note que les vagues de température et de sécheresse inhabituellement élevées des seuls étés 2018 et 2019 ont coûté environ 35 milliards d’euros, affectant notamment l’agriculture et les forêts. Les inondations meurtrières dans l’ouest du pays en juillet 2021 ont coûté plus de 40 milliards de dollars de dégâts. Au final, les tempêtes et les épisodes de grêle ont coûté 5 milliards d’euros. Depuis 2000, cela signifie une perte annuelle moyenne de 6,6 milliards d’euros. Ces trois dernières années, l’Allemagne a dépensé environ 80 milliards à cause du réchauffement climatique !
La crise climatique actuelle coûte désormais des dommages matériels et humains énormes au monde. Les États ont besoin d’établir des stratégies urgentes visant à s’adapter aux changements climatiques en protégeant leurs populations, leurs économies et leurs infrastructures contre la chaleur et les différentes intempéries.
Une petite conclusion sur le fait que ces coûts sont colossaux, mais que quelque part cela confirme les prévisions des scientifiques, et que si le fait de pouvoir factuellement chiffrer les dégâts peut motiver à passer à l’action pour une réelle transition écologique, on n’aura pas tout perdu ?
Chargée de Marketing Digital chez Altaroad, je prépare une thèse professionnelle sur la transition digitale dans le secteur du BTP et spécifiquement dans la traçabilité des déchets de chantiers. Dans cette série d’articles, vous trouverez des actualités, les enjeux liés au secteur, les problématiques… À travers ma thèse, je souhaiterais trouver des réponses à plusieurs questionnements : Pourquoi le BTP a-t-il résisté si longtemps à la transition digitale ? Qu’est-ce qui change actuellement et qui permet l’explosion des investissements dans la “contech” ? Suivons cela de près !